Le pêcheur

 

 

Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Braquenié.
Avec un certificat signé de la veuve de l’artiste.
Circa 1955.

 

 

 

 

L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres,  la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et  la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde.

 

His woven work reflects a specifically decorative art of imagery, with a highly personal, cosmogonic iconography (sun, planets, zodiac, four elements, etc.), stylized plants, animals (goats, roosters, butterflies, chimeras, etc.), stand out against a background without perspective (deliberately distanced from painting), and intended, in his most ambitious cartoons, to share a vision that is both poetic (he sometimes embellishes these tapestries with quotations) and philosophical (the major themes were addressed as early as the war: freedom, resistance, fraternity, truth, etc.) and culminating in the "Chant du Monde" (Jean Lurçat Museum, former Saint-Jean Hospital, Angers), which was unfinished at the time of his death.

 

Il s’agit d’un fragment inversé d’un carton de plus grande taille (250 x 180 cm). Les thèmes de la pêche et de la chasse, souvent en écho (le filet lui-même parfois servant à la capture d’oiseaux) est récurrent (cf. le carton « Chasse et pêche », vente Fraysse 19.10.2011 n°10, par exemple) : il illustre une confrontation de l’Homme à la Nature.

 

 

Bibliographie :
Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957, illustration n°17
Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d’Art moderne de la ville de Paris, 1976
Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986
Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992
Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992
Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004
Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013
Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016