Toutes les tapisseries

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  • Bouquet d'artifice

     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Pinton Avec son bolduc signé de l'artiste. Circa 1960.
        D’abord affichiste, puis artiste-ethnographe pendant la guerre, Perrot commence son oeuvre de peintre-cartonnier à l’issue de celle-ci : il concevra près de 500 cartons, obtenant de nombreuses commandes de l’Etat (33 cartons, Perrot est le cartonnier du XXe siècle le plus représenté dans les collections du Mobilier National !), la plupart tissées à Aubusson. Son style éminemment décoratif et chatoyant est très caractéristique :  traité en aplats (sans chinés, sans piqués) un foisonnement d’animaux (d’oiseaux le plus souvent), se détache, sans perspective, sur un fond végétal, dans le goût des tapisseries mille-fleurs médiévales.   Comme une pyrotechnie florale, « Bouquet d’artifice » déploie en gerbe les différentes variétés, même légèrement stylisées, dans une frénésie de couleurs accentuée par le fond noir : une ode à la Nature.     Bibliographie : Tapisserie, dessins, peintures, gravures de René Perrot, Dessein et Tolra, 1982 Cat. Expo. René Perrot, mon pauvre cœur est un hibou, Aubusson, Cité Internationale de la Tapisserie, 2023  
  • A chacun son soleil, à chacun sa lumière

     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Tabard. Avec son bolduc. Circa 1960.
      Essentiellement connue pour ses dessins à l’encre de chine et ses illustrations, Filozof témoigne de la variété des artistes qui ont été tissés à Aubusson au fil du temps, la veine naïve (ou en tous cas, proche des arts populaires) n’étant malgré tout que peu représentée (on peut néanmoins citer Mady de la Giraudière) : 8 cartons seront tissés chez Tabard.
  • Oiseau

     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Legoueix. N°2/6. Circa 1980.
        L’artiste figuratif Gilles Coudour a donné quelques cartons à l’atelier Legoueix ; à sa peinture à l’acrylique, lisse, se sont substitués des effets de matière et de relief pour restituer plumage et troncs.
  • Les gaîtés du soir

     
    Tapisserie d'Aubusson, tissée par l'atelier Tabard. Avec son bolduc signé de l'artiste, n°1. Circa 1968.
    Connu pour sa peinture géométrique faites parfois d’éléments machinistes, Gachon, a dessiné quelques cartons de tapisserie, et ce, dès son plus jeune âge, puisque dès la fin des années 60, il était en relation avec l’atelier Tabard. Notre carton témoigne de l’influence de l’abstraction lyrique sur le jeune artiste, une orientation finalement assez peu représentée en tapisserie.
  • Les mauvaises herbes

     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Four. Avec son bolduc signé de l'artiste, n°6/8. Circa 1980.
        Rare incursion dans la tapisserie d’un bibliophile, illustrateur à ses heures, et propriétaire viticole.
  • Treilles

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Pinton pour Leleu. Avec son bolduc. 1964.
     
    Attiré par les grandes surfaces, sous l’influence d’Untersteller à l’Ecole des Beaux-Arts, Hilaire a éxécuté de nombreuses peintures murales. Logiquement, il a réalisé, à partir de 1949, en même temps que de nombreux artistes, stimulés par Lurçat (il fera partie à ses côtés de l’A.P.C.T., Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie), de nombreux cartons (quelques dizaines), dont certains ont été tissés à Beauvais ou aux Gobelins.   Notre tapisserie figurait dans la salle à manger de la villa Médy Roc, au Cap d’Antibes, dont l’emménagement et les décors furent réalisés par la maison Leleu, à partir de 1957 ; à cette occasion, poursuivant les recherches de Jacques Adnet sur les imbrications entre architecture, mobilier et tapisserie, articulées sous la houlette d’un ensemblier,  on souhaitait, chez Leleu, entretenir la tradition d’un grand goût « à la française », magnifié par les savoir-faire des meilleurs représentants des arts décoratifs de l’époque. C’est dans cette filiation avouée que fut d’abord placé, du même Hilaire, un « Jardin à la française » dans la salle à manger, avant qu’en 1964, notre tapisserie l’y rejoigne, conjuguant les traditionnelles treilles à des oiseaux largement empreints d’exotisme. Les 2 tapisseries apparaissent dans « les seins de glace », film de Lautner avec Delon, Brasseur et Mireille Darc, tourné sur place. Provenance : villa Médy Roc, Cap d’Antibes   Bibliographie : Cat. Expo., Hilaire, oeuvre tissé, galerie Verrière, 1970 Cat. Expo. Hilaire, du trait à la lumière, Musée Départemental Georges de la Tour à Vic-sur-Seille, 2010.
  • Fleurs et feuilles

     
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Braquenié. Avec son bolduc. Circa 1960.
      Artiste polyvalent (poète, parolier, peintre, et même antiquaire,….) Saint-Martin, assistant de Lurçat au début des années 50, dessine ses propres cartons à partir de 1956, tissés par la maison Braquenié, à l’univers onirique, à la fois stylisé et théâtralisé : ici, ordre et rigueur (la nature morte, la balustrade en ferronnerie …) contrastent avec la profusion désordonnée, inquiétante des branches de côté.  
  • Composition

     
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Four. N°2/6. Circa 1980.
      Artiste complet, qui pourtant disait n’être « ni peintre, ni dessinateur, ni affichiste, ni écrivain, ni graveur. Je ne suis ni abstrait, ni figuratif. … Je ne comprends pas mes images, et chacun est libre de les comprendre comme il veut. J’ai seulement essayé de fixer mes propres rêves, avec l’espoir que les autres y accrochent les leurs », Folon a rencontré un incroyable succès, depuis les illustrations pour les grands magazines américains dans les années 60, les nombreuses affiches, les œuvres présentées aux biennales de Venise et de Sao Paulo, les génériques pour Antenne2,….Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’il se soit intéressé aussi à la tapisserie (sa plus grande composition, 80 m² figure au Centre des Congrès de Monaco, tissée, comme les autres, par l’atelier Four), dans son style clair et mesuré, et dont l’inspiration n’est pas sans rappeler son compatriote Magritte. L’esthétique de notre tapisserie est très inspirée de l’aquarelle (teintes pâles, effets de dégradés,…), médium de prédilection de Folon, ce qui lui donne une spécificité aux antipodes des créations d’autres peintres-cartonniers contemporains.  
  • Les six cyprès

        Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Goubely. Avec son bolduc signé de l’artiste. 1957.     « Je me suis intéressé à la tapisserie surtout parce que j’étais excité par la technique du carton numéroté qui consiste à fabriquer une image colorée mentale à l’aide d’un code…..La tapisserie est un exercice essentiel. Telle que je l’ai pratiquée, c’est peut-être une volonté de mettre en question les moindres détails d’une oeuvre faite sur un plan à deux dimensions » (propos recueillis dans Cat. Exp. Prassinos, rétrospective de l’oeuvre peint et dessiné, Puyricard, 1983) Voilà pour le credo. C’est en 1951 que Prassinos réalise ses premiers cartons (la plupart, 150 environ, seront tissés par l’atelier Goubely) ; puis il rejoint l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie). Après quelques cartons sur le thème des oiseaux, Prassinos, comme d’autres artistes proches de Lurçat pourtant (Matégot, Wogensky,…), orientera résolument la tapisserie vers l’abstraction, dans un style personnel fait de formes sinueuses imbriquées, dans des tons contrastés (souvent dans une gamme de couleurs noir-rouge-marron-beige).   L’installation de Prassinos à Eygalières date de 1951, et ses premières tapisseries sont quasi contemporaines : « Cyprès noir » et »Cyprès rouge », de 1952, font partie de ses tous premiers cartons, échos entre une technique et un lieu simultanément découverts. Le sujet est ici repris avec plus d’ampleur ; un des 3 exemplaires est conservé au Musée Municipal d’Arnhem.     Bibliographie : Cat. Expo. Mario Prassinos, œuvre tissé, Galerie la Demeure, 1961, reproduit p.20-21 Cat. Expo. Prassinos, Tapisseries monumentales, abbaye de Montmajour, Arles, 1974 Mario Prassinos, œuvre tissé, La Demeure, 1974, n°20 Cat. Expo. Mario Prassinos, Tapisseries , Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1984 Cat. Expo. Prassinos, Tapisseries, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1988
  • Helios

     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Picaud. Avec son bolduc signé de l'artiste. Circa 1960.
      L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres, la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde.   Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   Souvent Lurçat cloisonne ; à ses damiers, à ses armoires, se substituent des spirales découpées en escargot (cf. aussi « Haut zodiac » par exemple), dont la forme ronde évoque, avec des rayons jaillissants, l’astre solaire : ici, le titre ne laisse pas d’équivoque.

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      Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat.Expo. Jean Lurçat, Nice, Musée des Ponchettes, 1968, ill. Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d’Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Denise Majorel, une vie pour la tapisserie, Aubusson, Musée départemental de la tapisserie Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat, Meister der französischen Moderne, Halle, Kunsthalle, 2016 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016

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